Tout commence au patronage de la Paroisse de La Chapelle-Moche, au début du 20eme siècle, dans les années 1900-1910. A cette époque, il n'y avait ni électricité, ni téléphone, ni radio, ni télé, ni auto (ou si peu), ni football. On se déplaçait à pied, en vélo, en voiture à cheval ou en train. Les distractions étaient rares et les jeunes aimaient à se retrouver au patronage les jeudis et les dimanches, pour jouer à des jeux comme le croquet, faire du théâtre, ou apprendre à jouer d'un instrument de musique.
Le vicaire Lepelé arrive pour seconder le curé Dutertre. Le jeune vicaire est d'un grand dynamisme. Il prend en charge l'animation du patronage et dès 1912 il fait construire un grand bâtiment de pierres et briques (l'actuel bâtiment occupé par les classes de l’École privée) pour servir de salle de théâtre et pour abriter les activités du patronage qui trouvent alors un nouvel essor. L'apprentissage de la musique y prend une grande place. C'est ainsi que les trois fils du boulanger Pottier (boulangerie de la rue d'Alençon) entreprennent l'apprentissage d'instruments de musique. Victor né en 1904 apprend le clairon. Vitallé en 1906 apprend la tarole (sorte de tambour plat donnant un son clair) et Marcel né en 1909 apprend le fifre. Victor complète sa formation musicale du patronage en suivant avec un autre garçon des cours particuliers de violon. Une clique composée de clairons, fifres et taroles se forme...
La guerre 14-18 passe...
En 1921, le curé Dutertre quitte La Chapelle-Moche pour Domfront où il fera construire l'église de béton St Julien. Le curé Vivier le remplace. Il restera a La Chapelle-Moche jusqu'en 1944. Homme discret, brillant intellectuel ayant de solides connaissances en musique, le curé Vivier vient de La Ferté-Macé où il dirigeait la fanfare de l'Amicale Fertoise. Il trouve à La Chapelle un patronage bien équipé et un groupe de jeunes passionnés de musique et de théâtre. Il peaufine soigneusement leur formation musicale, puis se lance dans le développement de la clique qui se met alors à rayonner dans les fêtes de la région sous le nom de « la clique de La Chapelle ».
En 1927 arrive la famille Bague. Elle vient de Mayenne où le père Émile Bague et son fils, également prénommé Émile, exerçaient le métier d'Imprimeur. Tous les deux jouaient du clairon dans la fanfare de Mayenne. A leur arrivée, ils rejoignent naturellement la clique de La Chapelle qui, dès lors, anime les manifestations patriotiques du 11 novembre et du 14 juillet sous la direction de M. Bague père. Au moment de la guerre 39-45, il ne reste plus que M. Bague père et fils, Victor Pottier, Pierre Couban, Maurice Roux. C'est à partir de ce noyau que se reconstituera après la guerre, la nouvelle clique. Le curé Vivier, perclus de rhumatismes déformants est contraint de prendre sa retraite. Il quitte à regret La Chapelle-Moche à l'automne 1944. Il décédera 3 ans plus tard à Tessé-la-Madeleine. M. Bague père décédera en 1945.
En 1949, les militaires organisent une grande cérémonie à La Chapelle-Moche, à l'occasion du retour du corps de Georges Nivet
(Georges Nivet était le fils du très estimé facteur et sacristain de la Chapelle-Moche), tué pendant la guerre en Allemagne.
Ils cherchent une musique locale pour rendre les honneurs. Émile Bague fils et Victor Pottier qui sont en train de reconstituer
la Clique de La Chapelle répondent « présent ». Et c'est ainsi que le jour de l'inhumation, la clique de La Chapelle renaissante eut
l'honneur d'assurer les sonneries militaires.
Les musiciens présents à cette première prestation officielle étaient :
II y avait quelques absents dont André Bougon, Daniel Delahaye, Alphonse Vauvard, maréchal-ferrant...
Cette cérémonie militaire eut un grand retentissement local. Tous les enfants des écoles y avaient assisté et les Chapellois avaient beaucoup apprécié la qualité de la prestation de leurs musiciens. Il s'ensuivit un véritable engouement pour la clique dont l'effectif passa rapidement à une trentaine d'exécutants. Parmi les premiers enrôlés se trouvaient, Rémy et Claude Rigault, Marcel Cretois, puis Jeannot Leliard. Alain Gilbert, puis André Ligné, Pierrot Moche, les frères Laillé de Geneslay, Marcel Richet, Georges Sablé, tambour venant de Saint-Fraimbault-de-Prières…
La Clique de La Chapelle prit alors le nom de « la Chapelloise », nom qu'elle porte toujours… La Chapelloise naissait sur les vestiges d'une clique de patronage, vieille d'un demi-siècle.
Le parcours du demi-siècle suivant Le parcours de la Chapelloise alterne les « hauts » et les « bas ». Les périodes de vaches grasses et les périodes de vaches maigres, avec heureusement beaucoup de « hauts » et un sommet inoubliable.
La période des concours de musique et de gymnastique :
Il y a en permanence, bon an, mal an, une quinzaine déjeunes de La Chapelloise appelés sous les drapeaux pendant la guerre d'Algérie. Les effectifs de La Chapelloise se creusent durablement. Et ce phénomène touche toutes les musiques de la région qui sont nombreuses. Il y a des fanfares à St Borner, à Lonlay l'Abbaye, à Messei, à Passais, à Couterne, à Céaucé, à Ambrières, à Cirai (Abbé Tournerie), à La Ferté-Macé... C'est le temps des rapprochements qui permettent localement d'avoir des effectifs acceptables...
La période du rapprochement avec la musique de Putanges et des échanges franco-allemands. Par deux fois, en 1969 et 1974, les musiciens de La Chapelloise accompagnent ceux de Putanges, en Allemagne, à Bexbach (Sarre) pour vivre dans des familles allemandes, goûter à la bière allemande «Pros'.. ;Pros'... Kamarad' » et bien sûr donner des aubades de musique française. Des liens se nouent et nombreuses sont les familles de Putanges et de La Chapelle-d'Andaine (La Chapelle-Moche a changé son nom) qui accueillent en retour chez elles des familles allemandes. Période brillante, très riche sur le plan humain, à mettre au crédit des frères Rigault, de Rémy à Putanges, de Claude à La Chapelle-d'Andaine...
En 1983, décès d'Émile Bague fils, le chef re-fondateur de la clique « la Chapelloise ».
En 1986, décès de Victor Pottier. Victor Pottier s'est dévoué toute sa vie au théâtre et à la musique. Faisant partie des jeunes qui ont
formé la clique des débuts vers 1912, il a été jusqu'à la fin son instructeur inlassable. Il a appris le clairon et la trompette à toutes
les générations de musiciens qui se sont succédé.
Des instruments d'harmonie, trompettes tuba, trombones, clarinettes, saxophones, batteries viennent s'ajoute aux instruments naturels, clairons, trompettes de cavalerie, trompettes cors, tambours. Les marches de type militaire cèdent le pas à des chorégraphies festives. La palette des morceaux musicaux joués s'élargit. La clique des débuts se hisse au rang de fanfare-harmonie, à la grande fierté des Chapellois qui applaudissent à cette mutation étonnante. Et les effectifs croissent, se rajeunissent...
3 et 4 juin 2006 : La fanfare-harmonie La Chapelloise participe, au complet, avec ses 45 exécutants, aux festivités du Centenaire de l’Union des Fanfares de France qui se déroulent à Paris sur le Champ de Mars et autour de l’Arc de Triomphe. Elle représente la Basse-Normandie, aux côtés des Sans pistons de Messei, de l’Avant-Garde de Lisieux, de la Dumont d'Urville de Condé sur Noireau, de l'Avenir Caennais, de l'Harmonie de Portbail, de l'Harmonie du Val de Saire, des groupes folkloriques « Blaudes et Coëffes » de Caen et « Gay Scavoir » de Baveux.
Octobre 2008 : La Chapelloise fete comme il se doit le soixantième anniversaire de sa re-fondation, avec un grand concert son et lumière. Le spectacle grandiose et parfaitement mis en scène ravi les spéctateurs venus en nombre.
2009 : La fanfare, avec l'aide de 2 jeunes recrus luxembourgeoises, organise un échange culturel avec l'harmonie de la ville de Saeul au Luxembourg (dont sont originaire les 2 jeunes frères Sassel). Ce périble de plusieurs jours est une véritable réussite, tans sur le plan touristique que musical et même amical. Tans est si bien que la musique de Saeul répond présent à l'invitation lancée 3 ans plus tard en 2012 lors d'un weekend d'échange ponctué par un grand concert gratuit dans la salle Roland Fléchard de La Chapelle d'Andaine.
Depuis 2008 et sous l'impulsion de Simon Bazin, devenu chef de musique, La Chapelloise modifie son orientation musicale et s'inspire des ShowBand hollandais et MarchingBand américain. Elle étophe son répertoire par des morceaux plus contemporains et modernes.
En 2013, pour s'accorder avec l'image musicale que la fanfare reflète, un nouvel uniforme est instauré. Basé sur un style orienté ShowBand, l'uniforme reprend les couleurs qui ont été les nôtres depuis le dernière changement d'uniforme : le blanc et le rouge.